Cristal Louise-Artémis Trendle

Alors, j'ai treize ans. Je suis une simple humaine. Je suis née quelque part, aux alentours de San Francisco, le 15 Décembre 2025. En temps normal, j'aurais été à l'école primaire. Je suis orpheline, et j'ai juste mon petit frère, Alex qui a douze ans. On lutte contre les âmes nous aussi. Avec nos petites mains et nos petits bras. Je dis petits, parce qu'on est jeunes par rapport aux autres. On dit de moi que je suis un peu excentrique, très têtue, mais vraiment gentille et loyale. Je peux être très courageuse, comme très peureuse, parce que je ne suis qu'une enfant. Je suis aussi hyperactive. Sinon, je peux être froide, un peu manipulatrice sur les bords, mais jamais avec les plus jeunes, et j'ai appris à tuer de sang-froid. Vous verrez que ça me sert après. Et j'adore faire des blagues. J'adore mon doudou qui est en fait un ours en peluche de quarante centimètres, tout doux, sur lequel j'ai pris l'habitude de m'endormir. Et mon petit frère... Je l'aime comme s'il était mon jumeau. Et j'aime mon arc aussi. Noir comme l'ébène, mais en fer, et non en bois. Au début, j'en avais un en bois, mais il s'est brisé. Trop facilement. Et au début, il m'en fallait un souple. Maintenant que je suis entraînée, je peux tirer avec n'importe lequel. Mais j'ai une préférence pour le mien, parce que tout est fait pour me mettre dans des conditions de réussites. J'ai découvert, y a pas longtemps que j'étais plutôt attirée parles filles. J'aime pas les lâches, les âmes, et les gens trop sérieux. Et puis... Les bains de sang. Je sais que j'ai pas écrit grand chose sur moi, mais je suis loin d'avoir fini ma vie. Ma maman a été... Possédée. Par une âme qui se nourrit de ses souvenirs. Mon père, lui, était un gros lâche. Quand il a vu ce que faisaient les âmes, juste après que ma mère aie été possédée, il s'est pendu. Je ne l'aime pas. Mais maintenant j'ai une famille. Nous sommes devenus des légendes.

Ah ouais, aussi, je suis pas du tout romantique. //ZBAAF//





Neuf ans.
Concentration. On fixe la cible. On respire lentement. On regarde loin. On ne se laisse pas déconcentrer. On oublie ce qu'il y a autour de nous. ON tend la corde. Et on la lâche. On décoche la flèche. Et on l'écoute siffler. On la regarde se planter au centre de la cible.
"-C'est bien Cristal. Très bien même. Je comprendrais jamais comment tu peux arriver à ne presque jamais rater ta cible avec un si jeune âge.
-Merci. Je sais pas non plus comment je fais. Peut-être le prénom ? Je pourrais combattre moi aussi, un jour ?
-Ouais. Promis. Mais pas maintenant. T'es trop jeune."
Je grogne. J'aime pas être jeune. Parce que je peux rien faire. Mais ils ont beau dire ça, s'il y a un combat, ils savent que je viens quand même. Parce que voilà, je suis une guerrière. Je peux pas rester là à rien faire. C'est a cause de mon hyperactivité, il paraît. Et ça m'énerve au plus haut point. Ils le savent tous. Et font rien pour m'aider. Je reste néanmoins un membre actif. Qui est-ce qui s'occupe des armes et compagnie ? D'aider à la cuisine, de donner quelques idées ? C'est moi. Je suis quand même très forte. Je caresse mon arc en fer. Ca n'a pas toujours été aussi simple que de tirer à l'arc. Alex et moi on a beaucoup souffert. Comme les autres. Ca fait souvent rire que je m'appelle Artémis et que je sois si douée à l'arc. Avec Alex, on est passés par de nombreuses épreuves. Et on a dû résister. A tout. Main dans la main, comme on l'a toujours fait. Et on a fait de nos plus grandes craintes, nos plus grandes mésaventures nos plus beaux souvenirs. La manière dont on se sauvait l'un l'autre à chaque fois... Quoi ? Vous ne nous connaissez pas ? Vous ne connaissez rien de nous si ce n'est nos prénoms ? Mais vous êtes qui vous ? Faut que j'explique tout ? Et pour quoi faire ?

Pardon. Excusez moi pour tout à l'heure. J'ai pas l'habitude. Des... Nouveaux arrivants. Et puis j'aime pas raconter mon histoire. Je vis dans le présent. Pas dans le passé. Il paraît que c'est beaucoup mieux comme ça. Et que c'est ce qui nous fait avancer.

Voilà. Je suis née il y a neuf ans, à côté de San Francisco. Ma mère était une jeune femme douce, souriante et gentille... Elle tenait toujours à aider ceux qui en avaient besoin/. Mais contre les âmes, elle ne savait que faire. C'était un médecin. Elle avait souvent essayé d'aider quelques patients qui résistaient, mais n'y parvenait jamais. Et ça lui ruinait le moral, et même la santé. La seule bouée de sauvetage, c'était moi, puis nous. Ses enfants. Elle ne confiait pas à son mari ses soucis. Parce qu'il allait souvent ailleurs. Il la trompait. Et puis le nombre d'humains s'est restreint. Et maman, deux ans après ma naissance, a eu un autre enfant. Elle était déjà si faible, en terme de santé... Deux ans de bonheur et de joie. Même si elle en avait entendu parler, maman ,n'avait pas rejoint le groupe de rebelles. Et voilà que deux ans après la naissance d'Alex, y a une âme qui a possédé son corps. Elle a quand même tenu une autre année, maman. Mais elle devenait folle. Elle avait mal. Et elle a cédé. Tout ce que je sais, c'est que l'âme s'appelait Lune. Notre père s'est pendu six mois après la naissance d'Alex. On a dû vivre seuls avec maman, qui tous les jours s'affaiblissait un peu plus. n faisait ce qu'on pouvait. Mais Alex n'avait à peine deux années et quelques mois. Et moi trois. Et demi. Et puis quand Lune a eu le dessus, on est partis. Loin. On a marché tant qu'on a pu. Je devais porter Alex. Il avait du mal à marcher autant que moi. On a eu droit au froid. A la chaleur. A la haine. A la peur. Au bonheur. Au réconfort. A la fraternité. On a rencontré des âmes. On a manqué de se faire posséder. Mais on a toujours été là, l'un pour l'autre. On s'est toujours tenu la main. On a jamais rompu le contact. C'est ce qui nous a sauvé je pense.

Et puis on les a rencontré. Les rebelles. Un an d'errance. On était encore que des bébés. Ils ont dû s'occuper de nous. On a d'abord été un fardeau. Et puis j'ai vu un arc. J'ai demandé ce que c'était, et on me l'a expliqué. J'étais subjuguée par la beauté des lignes, la courbe parfaite et le sifflement de la flèche qu'on décoche. Et c'est toujours un plaisir pour moi de l'entendre. Ce petit bruit qui signifie tant de choses. Réussite ou échec. Et ils m'en ont fait un petit, en bois souple. Avec une corde pas trop tendue non plus. Et je me suis entraînée. Au début avec des flèches à ventouses, vous savez, celles qu'on donne aux gamins au début.

J'ai commencé par des échecs. Elle se plantait devant mes pieds. Mais je ne perdais pas espoir. Je recommençais. Si je n'arrivais pas à dormir, je le prenais, et je m'entraînais. Tous les jours. Dès que je pouvais. J'étais encore toute petite. Mais ça me plaisait. La manière dont plus rien n'existait autour e moi... Où j'étais seule. C'était ça qu'il me fallait. J'avais toujours dû faire attention à mon frère, rester tout près de lui, ne pas pouvoir l'oublier pour survivre... Et là, je pouvais l'oublier pendant quelques instants. Pour survivre. Et le jour de mes huit ans, j'avais pu avoir mon premier arc en fer. Identique à celui que j'avais vu pour la première fois. En noir.

Treize ans.

Les combats. Voilà où je me sens le mieux. Malgré le fait que je n'aime pas, voire même que je déteste les bains de sang, je suis dans mon élément, du haut des tours, des arbres, avec un arc, des flèches... Mais on combat rarement comme ça. On résiste. C'est tout. Et ça m'énerve. Il faut que j'agisse nom de Zeus. Alors, quand ils dorment, je prends mon arc et j'achève la vie de quelques humains. Je sais que c'est mal. Mais ils sont tous possédés par des âmes. C'est comme ça que j'ai tué ma mère. Je sais que c'est aider l'ennemi, mais je le déloge du corps. Personne, ou du moins je l'espère n'est au courant de ma double vie.Même mon frère n'est pas au courant, et Dieu -sil existe- sait ô combien il m'est proche. Ni même Lila, dont je suis aussi très proche.

"-Cristal ?
-Yep, Lil'
-Ca va ?
-Ouais. Je me suis entraînée cette nuit, et je me suis blessée avec une pointe de flèche."
Je jette un oeil au bandage à mon poignet gauche. C'est faux, et elle doit s'en douter. Mais elle se contente de cette réponse. J'aime bien qu'elle s'inquiète comme ça. Elle est belle. J'crois que je suis amoureuse. Et merde.

créée par sweet peach